ŒUVRES
Dans la série « Portraits crachés », l’artiste adopte une posture sombre et dérangeante.
Il met en scène des personnages dont les visages sont entièrement masqués, recouverts de sacs poubelle noirs, symboles puissants d’anonymat, de suffocation et d’effacement de l’identité.
Ces silhouettes inquiétantes, anonymes et universelles, pourraient être vos collègues de bureau, vos voisins, voire des membres de votre propre famille. À travers cette mise en scène troublante, Poirot livre une critique acerbe des conventions sociales, de l’hypocrisie qui souvent régit nos interactions quotidiennes. Ces toiles révèlent la violence sourde et latente qui peut animer les relations humaines, la peur de l’autre, le rejet de la différence, et cette tendance à dissimuler ce qui dérange sous des apparences policées.
C’est une invitation à regarder au-delà des masques, à questionner ce que nous cachons derrière le paraître, et à reconnaître l’humanité commune qui nous unit.
Scènes de la vie conjugale
La série « Scènes de la vie conjugale » propose, quant à elle, un voyage aux confins des émotions humaines, dans les labyrinthes complexes et souvent contradictoires de la vie amoureuse.
Avec un ton plus léger, mais non dénué d’une ironie mordante, cette série s’inspire des codes visuels de la culture populaire kitsch, empruntant aux romans-photos et à l’iconographie familiale amateur.
Elle se déploie comme une véritable « télénovela », où les drames, les quiproquos et les tensions s’entrelacent dans une chorégraphie à la fois familière et décalée. Par cette mise en scène, Poirot explore les fragilités, les espoirs et les désillusions qui jalonnent les relations conjugales, tout en soulignant avec humour et lucidité les travers et les contradictions de nos vies intimes. C’est un regard à la fois tendre et critique sur l’amour, qui dévoile ses failles autant que sa beauté.
Car crash
La série « Car Crash » est composée de toiles hantées par la présence fantomatique de carcasses automobiles abandonnées, évoquent un paysage post-apocalyptique où l’absence d’êtres humains accentue la solitude et la désolation.
Chaque épave, délaissée et figée dans le temps, devient le témoin silencieux d’un monde qui s’efface peu à peu. Cette temporalité suspendue, celle de « l’après », résonne comme une méditation poignante sur l’impermanence des choses, sur la fragilité de nos existences face à l’inexorable passage du temps et à la violence de certains événements. En confrontant le spectateur à cette réalité décalée, Poirot invite à une prise de conscience profonde : que reste-t-il lorsque l’homme a disparu ? Quelle trace subsiste de notre passage éphémère sur cette terre ?